Depuis la grossesse biochimique de décembre et pour la première fois depuis 2016 j’ai lâché l’affaire.
J’ai arrêté de vivre douloureusement le fait de ne pas être enceinte dans les 24h, 15 jours ou 6 mois à venir.
J’ai acheté un Livia et, vu le budget, c’était un accord tacite entre mon portefeuille et la non occupation de mon utérus .
Je me suis éloignée des réseaux et forums.
J’ai posé ma démission et eu l’impression de faire un grand fuck à un pan important de ma vie. Geste qui couvait depuis bien longtemps mais qui restait jusque là suspendu à « et si je suis enceinte bientôt? ».
Libérée, délivrée, j’ai enclenché le mode automatique côté PMA, persuadée que de toutes façon nous n’aurions pas de nouvelle tentative avant juin.
Une hystéro, une biopsie, un polype en moins et une seconde biopsie plus tard nous voilà en juin. Je me suis présentée à tous les examens/intervention comme un bon petit soldat : « c’est bon, ah merci, c’est bien » , « c’est pas bon, ah ok, dites moi ce qu’on fait ensuite. »
J’ai arrêté l’acide folique parceque YENAMARRE.

Rien de tout celà n’était conscient mais ça m’a fait un bien fou.
Fin avril comme nous avions dit adios au polype et que la biopsie de l’endomètre était ok, on a lancé les réjouissances pour le TEC 3.
Cycle substitué avec : Provames 6mg/jour, Progestan 800mg/jour +/- injections Progiron en fonction des prises de sang, pendant 3mois si tout va bien.
J’ai pris mes ovules, mes comprimés (les comprimés minuscules de provames en intra-vaginal😱 ), fait les prises de sang et écho toujours de manière un peu robotique sans vraiment arriver à rentrer dans cette tentative.
DPI oblige, avec l’homme, paradoxalement, tous nos rapports sont avec préservatif.
Depuis les premières tentatives et surtout lors des FIV on (je) s’est fixé une règle d’or : pas de rapport avec pénétration pendant le protocole, trop peur d’une capote qui craque et de prendre des hormones pour rien.
La veille du transfert, sûrement encore un peu sur ma vague YENAMARREDEFAIREDESEFFORTS, on fait des galipettes, comme un couple qui s’aime et souhaite avoir un enfant somme toutes.
ET
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ÇA CRAQUE.
T’as voulu profiter ma vieille, prends toi ça dans les dents!
Je n’ai pas voulu culpabiliser (la PMA ne me fera pas me sentir honteuse de faire l’amour quand je veux construire une famille) mais j’en ai chié. 12h d’angoisses à arpenter internet pour savoir si on pouvait oui ou non ovuler malgré le provames.
A priori non. Mais à priori.
On a pris la route avec nos 3h de trajet et nos 15 jours d’hormones, sans savoir si le centre voudrait implanter numéro 3 ou non.
La gynéco a dit « tant pis on fera un DPN, que voulez-vous », elle a réfléchit un moment puis « c’était il y a 12h, on va faire une écho pour voir s’il y a des follicules matures », « au pire on a 5 jours d’avance avec cet embryon, on verra bien ».
Elle avait entamé son discours de coaching disant que numéro 3 était de bonne qualité (comme les autres…), du coup ça l’a refroidit, elle ne l’a pas terminé, « ma collègue vous fera une écho, merci, au revoir, bon transfert ». Ça m’a presque manqué de ne pas entendre qu’on était les meilleurs et qu’on allait y arriver! 😉
Echo… abdo, évidemment on ne voit rien.
« On va faire une intra-vaginale peut-être! » Ah bein , oui, c’est une bonne idée dis donc… Pas de préservatif dans la salle de transfert (décidemment!), elle glisse un doigt de gant sur la sonde, pas de lubrifiant et allons-y! Heureusement des ovaires toujours au repos et pas d’ovulation en vue.
Je ne sais pas si c’est le côté non lubrifié de l’écho ou le fait que je sois très tendue mais pour la première fois le transfert a été très douloureux.
Merci, au revoir, on espère ne pas revenir. Elu pire transfert sur notre TECadvisor.
Le point positif c’est que ces 10 jours d’attente me permettent de me sentir enfin investie dans ce transfert. Comme d’hab’, on tombera de haut ou pas mais les dès sont jetés.